Fondations

L’écume immaculée submergeait le rivage. Il s’y tenait un homme nu, dont le regard se perdait au loin, au-delà de l’horizon, ou se noyaient dans les flancs téméraires de l’océan, les cieux. Ses yeux reflétaient le ballet incessant des eaux, son âme voguait au loin de cette étendue. Une peur s’esquissa. Seuls les flots de l’abîme avaient le pouvoir de l’y dissimuler. Il l’enferma alors dans un antique coffre, avant de l’abandonner  à la dérive.  Aussi tôt, son regard s’illumina d’un espoir serein. Il se tourna vers l’immense dune qui  le surplombait, illuminée par l’aveuglant soleil d’été. L’homme s’y avança jusqu’à un chemin, qu’il n’avait encore jamais empreinté. Ses pas foulèrent l’inconnu, et  un sentiment de plénitude parcourut ses veines. A présent, il savait qu’un destin irrémédiablement tracé n’est qu’une utopie. L’homme élit le destin, que la vie lui dispose. Il a conscience que cette voie qui lui est offerte, ne lui conviendra peut être pas pour toujours. Cependant, l’homme continue d’avancer. Il a oblitéré ses plus intimes peurs…